FISHEYE N°65
Fiertés 
Fisheye Magazine
Mai 2024
210 x 300 mm, 140 pages, broché

7,50 €

« Pallier l’invisibilisation, affirmer des identités fluides et multiples, sortir des schémas de pensée hétéronormés, autant de terrains à explorer d’urgence dans un monde « en crise » ici en proie à une montée manifeste des idées radicales, là à une remise en question de la liberté et du droit à disposer de son corps. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer la majeure partie de ce numéro aux fiertés», ces mots, signés par la rédaction entière de Fisheye Magazine, marquent le début du dossier de ce nouveau numéro.

Au menu : une plongée historique dans la photographie de la communauté LGBTQIA+, une chronique du directeur de la rédaction deTêtu, une nouvelle littéraire de l’écrivain et photographe queer Nanténé Traoréainsi que le portrait de Romy Alizée, artiste pluridisciplinaire profondément engagée. Autant d’explorations permettant de rendre compte des évolutions de cette galaxie mouvante. Au cœur de notre cahier central, ensuite, les auteurices déploient avec créativité divers récits vecteurs de liberté. Chassé par la communauté de Témoins de Jéhovah qui l’a vu grandir en raison de son orientation sexuelle, Campbell Addy trouve dans la photographie de mode une écriture lui permettant de sublimer les corps et traditions minoritaires. Tout aussi coloré, le travail de Laurence Philomène retrace la propre transition de l’auteurice trans non binaire évoluant avec plusieurs maladies chroniques. Un journal visuel d’une poésie brute visant à humaniser cette réalité. C’est suite à une agression que Cendre, artiste non binaire, compose Minuit brûle : un projet transmédia mêlant photographie expérimentale, poésie, céramique et vidéo, ode à« le·a survivant·e qu’[iel est], et non le·a victime ». Une violence qui inspire également Quentin Fromont. Fasciné par le littoral et les plages de cruising, il y imagine toute une mythologie peuplée d’hommes-dieux à la virilité exacerbée, protagonistes de ses fantasmes comme de ses cauchemars. Jouant avec les flous, le grain et les nuances, Rafael Medinanous immerge dans l’effervescence des soirées underground queers, là où les corps se réinventent et se meuvent sans peur aucune. Enfin, dans Shangri-La : The book of skin, Melody Melamedcrée un« répertoire de l’euphorie queer ». Photographiant la peau et ses nuances elle donne à voir une représentation plurielle et apaisée du genre – ou tout simplement de l’humain.